Mariés sur la ligne ...
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Fiancée, au moment de la guerre, à un entrepreneur de travaux publics de Gand, Mlle Karthal a été entraînée par l'exode jusqu'à Annecy.
Toutes ses demandes pour revenir en zone occupée sont repoussées, comme sont repoussées les demandes de son fiancé. Elle se désespère, lorsque, au cours d'un dîner, un ami lance, en guise de plaisanterie :
Mais mariez-vous donc sur la ligne de démarcation comme ce soldat français qui, au début de la drôle de guerre, s'est marié avec une Belge sur la ligne frontière. Le bourgmestre avait placé une table entre la France et la Belgique. Pourquoi n'essayez-vous pas ?
Mlle Karthal tente sa chance. Elle a écrit au ministère de l'Intérieur à Vichy et le ministre accepte sa demande. De leur côté, les Allemands sont d'accord pour laisser son fiancé, Charles d'Have, aller jusqu'à la barrière de la ligne de démarcation où sera célébré le mariage. On a choisi la commune d'Arbois et, le 27 décembre 1941, sous la neige, Mlle Karthal et Charles d'Have s'avancent l'un vers l'autre en présence de quelques douaniers allemands.
Le maire d'Arbois, le docteur Lefort, fait ouvrir par son secrétaire le registre de l'état civil où les mots ont été mariés à la mairie d'Arbois ont été rayés pour y substituer ont été mariés sur la ligne de démarcation.
Le maire pose le registre sur le poteau frontière. Charles d'Have prend les mains de sa fiancée. Jean Bonnet, chauffeur de taxi à gazogène, qui a amené le fiancé, a accepté d'être témoin. Le maire prononce les paroles qui lient les deux jeunes gens et il ajoute :
Qu'aucune ligne de démarcation ne s'introduise jamais dans votre foyer. Conservez seulement de cette cérémonie singulière, imposée par l'histoire, le souvenir que l'amour triomphe de tous les obstacles. Mariés, M. et Mme d'Have s'en vont chacun de son côté.
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La ligne de démarcation